Le 11/11/11, l'équipe de France recevra à Saint Denis son homologue américaine à l'occasion d'une rencontre amicale. Sous fond de célébration de l'armistice de 14-18 et d'amitié absolument sincère entre Sarkozy et Obama, les Yanks ne viendront pas au Stade de France pour faire de la figuration à l'image d'un Jurgen Klinsmann tout juste nommé et qui peine à avoir des résultats. Et alors que les phases finales de Major League Soccer battent leur plein, c'est un groupe hétérogène qui tentera d'offrir à l'ancien monégasque sa seconde victoire sous les couleurs de la bannière étoilée. Les clés du match.
Klinsmann, une transition difficile
Nommé le 29 juillet en remplacement du mythique Bob Bradley, l'ancien sélectionneur de la Mannschaft s'est déjà assis sur banc américain à cinq occasions, pour un bilan assez peu flatteur. Pour sa première rencontre, face au Mexique, à l'occasion de la revanche de la finale (perdue par les States) de la Gold Cup deux semaines auparavant, Klinsmann avait pourtant commencé par un nul honorable sur la pelouse des Philadelphia Eagles. Mais depuis septembre, les résultats sont de moins en moins glorieux. A l'exception d'une courte victoire sur le Honduras le mois dernier, les coéquipiers de London Donovan se sont inclinés à trois reprises sur le même score de 1-0 contre la Belgique, le Costa Rica et l'Equateur. Rien de brillant pour une équipe qui tendait à s'imposer ces dernières années parmi les cadors du football mondial. A l'occasion de cette tournée européenne (le match contre la France sera suivi d'un déplacement en Slovénie), la sélection de l'Oncle Sam tentera de sauver une année 2011 assez décevante.
Alors que la plupart des sélectionnés jouent d'habitude dans les championnats britanniques ou américains, la sélection annoncée par Klinsmann il y a quelques jours est largement tournée vers l'autre côté du Rhin. Sur les 22 joueurs convoqués pour les rencontres contre la France et la Slovénie, six évoluent en Allemagne. Même si ce n'est pas une surprise pour un des piliers de la sélection, Steve Cherundolo (Hanovre, 76 sélections depuis 1999). D'autres ont été sélectionnés sur le tard comme Jermaine Jones (30 ans, Schalke, 10 sélections depuis 2010, qui compte également plusieurs sélections avec l'Allemagne), ou encore le surprenant Edson Buddle (30 ans, 8 sélections pour deux buts) qui a claqué la porte des Los Angeles Galaxy en janvier pour s'engager avec le il est vrai très mondain club de Ingolstadt, en milieu de tableau de 2. Bundesliga ... Passer de la Californie à la Bavière, c'est donc possible. Les trois derniers "allemands" du groupe font eux partie de la nouvelle génération de joueurs américains : l'arrière droit Timothy Chandler (21 ans, Nuremberg, 6 sélections depuis le début de l'année), le défenseur Alfredo Morales (21 ans, Hertha Berlin, convoqué pour la première fois) et enfin le talentueux milieu défensif d'Hoffenheim Fabian Johnson (23 ans, convoqué pour la première fois) qui est surement l'un des plus grands espoirs de cette sélection. Ce dernier, vainqueur de l'Euro -21 en 2009 avec l'Allemagne, possède la double nationalité, en espérant ne pas relancer le débat ...
Donovan et les autres
Le leader, et surement le joueur le plus doué de l'histoire du football américain n'est pourra pas disputer la rencontre au Stade de France. Et cela pour cause de finale de conférence de Major League Soccer avec les Los Angeles Galaxy après une victoire en quart sur les New York Red Bulls de Thierry Henry ... Et quand on connait l'importance du lutin californien au sein du groupe, son absence sera incontestablement une grosse perte pour Klinsmann et ses hommes. Les Etats-Unis pourront toutefois compter sur d'autres de leurs stars, comme DaMarcus Beasley (93 sélections, 17 buts), les milieux de Fulham et du Chievo Vérone Clint Dempsey (77 matchs, 22 buts, actuellement en pleine bourre avec les Cottagers) et Michael Bradley (62 sélections, 9 buts), sans oublier les trois piliers de la défense : le gardien Tim Howard (Everton, 70 sélections) ainsi que les défenseurs Carlos Bocanegra (Glasgow Rangers, 98 sélections pour 12 buts) et Oguchi Onyewu (Sporting Portugal, 62 sélections pour 6 buts). Grand espoir et actuellement à l'essai du côté d'Arsenal, le milieu du FC Dallas Brek Shea (21 ans, 7 sélections), fera également partie du voyage, contrairement à Freddy Adu. Autant dire que Arsene Wenger aura autre chose à faire que commenter pendant la rencontre. Une équipe presque type donc pour les américains, mais quand un seul être vous manque ...
La dernière confrontation entre France et Etats-Unis en football date du mois de juillet 2011, en demi-finale de le Coupe du Monde féminine en Allemagne, et les coéquipières de Hope Solo l'avaient emporter au grand désespoir des filles de Thierry Bini. Mais malgré de nombreuses relations dans le monde du sport, les équipes masculines françaises et américaines ne se sont affrontées qu'à deux reprises ... il y 32 ans ! En 1979, la bande à Platini, Six et Lacombe avait en effet rencontré deux fois une équipe américaine encore balbutiante, alors que le football connaissait le plus gros passage à vide de son histoire outre-atlantique. En juin, à New York, les hommes de Michel Hidalgo s'étaient offert une victoire plus que tranquille 6 buts à 0 (en trottinant pendant 90 minutes) grâce notamment à un triplé de Bernard Lacombe. Et surtout, c'est la toute dernière sélection en Bleu d'un certain Raymond Domenech. En octobre, à l'occasion de la revanche au Parc des Princes, les Bleus avaient fait moitié moins bien en ne l'emportant "que" 3-0 avec une réalisation de Platini (mais au moins en France, on avait la télé en couleur)... Et depuis 1979, plus rien. Pour dire, la dernière fois que Français et Américains se sont rencontrés sur un terrain de foot, c'était au moment du second choc pétrolier, de la signature des accords SALT 2 entre Brejnev et Carter, Thatcher devenait premier ministre ; Michael Landreau, Nicolas Anelka et Eric Abidal venaient de naître pendant que John Wayne prenait la voie opposée ... Dans le championnat de France, Strasbourg venait de devenir champion, je parle d'un temps que les moins de 32 ans ne peuvent pas connaître.Cette anomalie sera donc être réglée la semaine prochaine.
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