23 décembre 2011

Éviction de Kombouaré, un mal nécessaire


Tombée hier en début d'après-midi, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans le milieu du football. Dans la matinée, Leonardo, le directeur sportif du PSG, aurait signifié Antoine Kombouaré qu'il n'était plus l'entraîneur du club. Après une victoire à St Etienne, l'équipe de la capitale avait pourtant repris la tête de la Ligue 1 avec trois points d'avance sur son dauphin montpelierain. Dans la soirée, les médias italiens évoquaient déjà la signature prochaine de Carlo Ancelotti en remplacement. Mais ne nous le cachons pas, tout le monde savait que le kanak ne ferait pas long feu avec Leonardo et les Qataris, la seule chose qui peut surprendre, c'est le moment de son éviction.


On pensait tous que le PSG allait passer pour une fois les fêtes au chaud, sans trop de scandales ou de bouleversements. En tête de la Ligue 1, le futur s’annonçait radieux pour club de la capitale qui devrait bénéficier de l'arrivée de David Beckham en janvier. Éliminé de l'Europa League et de la Coupe de la Ligue, les parisiens n'avaient plus que le championnat comme objectif majeur de leur saison, histoire de se concentrer à 100% sur un titre national qui leur échappe depuis 1994. Avec Kombouaré et Leonardo, deux anciens de la maison, aux manettes, 2012 devait être l'année du renouveau. Si le beau jeu n'a pas toujours été au rendez-vous depuis le mois d’août, Paris n'avait pas à rougir par rapport au niveau des autres clubs de Ligue 1. Si l'éviction de Kombouaré n'est pas une si grosse surprise compte tenu du fait que Leonardo et les propriétaires qataris tentent de recruter un grand nom du milieu depuis plusieurs mois, le fait qu'elle arrive juste après une phase aller réussie en est une.

Cependant, un élément aura joué en défaveur de l'ancien coach de Valenciennes : le cas Javier Pastore. Arrivé en août contre près de 42M d'euros, l'ancien milieu de Palerme était annoncé comme le messie du côté du Parc des Princes, un joueur qui laissera à jamais son empreinte dans l'histoire du club. Malgré d'excellentes prestations pendant quelques semaines, la machine s'est déréglée. Incapable de se mettre d'accord sur la position sur le terrain de l'argentin, conjugué il est vrai à une baisse de forme et à une fatigue d'un joueur qui n'a pas eu de réelle préparation physique cet été, Kombouaré a semblé montrer ses limites. Et encore, ce n'est "que" Pastore, un joueur de talent, mais discret, qui ne pose pas de gros problèmes dans le vestiaire. Qu'en serait-il des grands noms annoncés depuis quelques semaines - comme Carlos Tevez - qui sont indéniablement des joueurs de grande classe mais qu'il faut aussi pouvoir gérer en dehors du rectangle vert ? Sur ce point on peut douter des capacités du kanak.

Car s'il est incontestablement un personnage attachant pour les supporters parisiens, ce n'est pas là l'objectif principal des propriétaires. Qatar Sports Investments n'a cessé de le répéter depuis le début de l'été : ils veulent installer le PSG parmi les dix meilleurs clubs d'Europe d'ici 3 ou 4 ans. Et clairement, même s'il l'a au niveau français comme en témoignent ses résultats depuis deux ans, Kombouaré n'a pas la stature suffisante au niveau européen. Tout est lié, dans l'objectif de recruter encore des joueurs de classe mondiale à Paris, ce n'est pas un Kombouaré qui n'a aucune renommée internationale qui aurait été un argument de poids. Comme le dit parfaitement Daniel Riolo "Il faut un coach pour diriger ces vedettes, un coach qui a gagné la Ligue des Champions, qui est connu dans le monde entier, qui a eu des résultats au niveau européen ou mondial".

Ce que nous confirme toute cette histoire, c'est que l'affect n'a rien à faire dans le monde du football. La politique du ballon rond se rapproche plus d'une realpolitk qui ne soucie guère des idéologies dominantes pour aller - sans mauvais jeu de mots - droit au but. Tous les grands clubs ont limogé des entraîneurs qui avaient pourtant eu des résultats. Si tout le monde critique la manière (il est vrai dégueulasse) de Leonardo, toute cette affaire n'est que pour le bien du club. Et une chose est sure : le brésilien, en première ligne, n'a pas intérêt à se tromper dans la suite de la saison.

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