8 janvier 2012

On était à Red Star-OM ... Avec des supporters du PSG



Difficile de supporter le Paris Saint Germain dans ce premier tour de Coupe de France, surtout quand son équipe part en vadrouille au pays de la maillette (pour les quelques inculques qui auraient la flemme de regarder sur Wikipedia, il s'agit d'un clou à chaussure spécial inventé dans cette jolie bourgade de Locminé) pour se dégourdir les jambes après les fêtes. Le Paris FC déjà sorti, Versailles faut prendre le RER ... Donc la plupart se sont rappatriés sur le match du Red Star, qui avait en plus la bonne idée de recevoir l'Olympique de Marseille, et d'avoir loué le Stade de France (et mettre en vente des places pas cher, pour ne pas le cacher).


Dehors, entre les merguez qui grillent et les odeurs de joint - n'en déplaise à Claude Guéant, le Red Star est le club de Saint-Ouen - quelques supporters arborant des écharpes aux couleurs phocéennes passent, mais ce n'est rien face à l'armada du neuf-trois, et son logo à mi-chemin entre une capsule de Heineken et le bouclier de Captain America. En faisant la queue pour rentrer dans le stade, on manque de se faire écraser les pieds par un certain Sebastien Thoen d'Action Discrete, qui a trouvé que tourner autour du stade en poussant son Vespa, c'était amusant avant de rejoindre les loges. On entre finalement dans l'enceinte dyonisienne par porte cachée, il faut dire qu'en plus d'être moche, l'enceinte est aussi super-mal foutue.

Après avoir confortablement pris place dans nos sièges, on observe avec une grande déception qu'André Pierre Gignac n'est pas là, on en était presque venu à espérer que sa blessure aux adducteurs se soit miraculeusement résorbée pour qu'il puisse nous gratifier de quelques ailes de poulets dont lui seul à le secret. Heureusement, Lucho Gonzales est ses airs de chef de cartel de drogue mexicain était là, tout comme Mathieu Valbuena qui, caché derrière le poteau de corner, était difficile à voir, et le super énergétique Souleymane Diawara. Côté étoile rouge, on le cherche, on le cherche, et on finit par le trouver. Avec ses crampons oranges, l'un des talents les plus incompris du football français s'avance : Steve Marlet. On doit tous avouer que c'est le seul joueur francilien que l'on connaissait bien. Samuel Allegro ? Le nom nous rappelle quelque chose, mais physiquement, on a cru que c'était Sébastien Puygrenier. Matthieu Gorgelin ? On croyait tous que c'était un joueur crée par LFP Manager ... 

On regarde un peu plus la petite vingtaine de supporters parisiens qui gueulent, en face du kop bien garni des marseillais. On se rendra compte un peu plus tard qu'en fait, les "sardines" sont un peu partout. Le supporters du Red Star eux, on ne les voit que par leurs banderoles de protestation à l'encontre du choix du club de jouer le match à Saint Denis plutôt que dans l'habituel Stade Bauer. Généreux et surtout avec le sens de l'humour, on nous a distribué ce torchon qu'est But! (édition Marseille s'il vous plait), pour nous remémorer les meilleurs transferts hivernaux du club phocéen. Juan Angel Krupoviesa like this.A la présentation des équipes, tout le monde fantasme sur la rentrée d'un Chris Gadi ou d'un Jean-Philippe Sabo ... Classique quoi. Côté audonien, sont dans le groupe Bira Dembélé (le cousin de Siramana, Gara et Moussa) et Mamady Kebé (le cousin de Jimmy Boubou), que des stars en fait. On regrette toutefois l'absence de Jérémie Clément qui aurait eu fier allure sous ses nouvelles couleurs vertes sur la pelouse francilienne.

Bon, Said Enjimi a enfin sifflé le coup d'envoi, histoire de se réchauffer un peu. Les Marseillais commencent bien et se font pressant sur une défense verte qui ne semble pas très fiable. A la sixième minute de jeu, Youcef Touati nous fait tous bondir de notre siège. Parti de ses trente mètres, il remonte tout le terrain en profitant de l'attentisme des défenseurs marseillais, et d'un appel foireux de Steve Marlet, pour tirer mais finalement buter sur Mandanda. Le petit numéro 10 du Red Star sera le seul à sortir du lot. Deux minutes plus tard, le gardien marseillais se rate un peu sur une frappe anodine et concède un corner sur lequel il nous livre une sortie plus que foireuse. C'est tout, et à partir de ce moment, la machine marseillaise va se mettre en marche. Quand Gorgelin n'est pas à la parade (19' et 23'), c'est son poteau qui le sauve d'une connerie d'Allegro (22'). On sent que ce n'est plus qu'une question de minutes, sauf si les seules tirs restent l'oeuvre d'un Lucho qui n'a visiblement pas compris que pour marqué, il fallait mettre un peu de force et surtout viser à côté du gardien. A la 31e, sur un énième débordement d'Azpirateur, Gorgelin sort et se mange son défenseur, mais ne peut contrôler le ballon qui revient sur Jordan Ayew qui marque dans une position assez difficile. C'en est (presque) fini de nos espoirs, et maintenant, on espère une valise histoire de voir des buts.

A l'heure de jeu, on était près du rêve quand Steve Marlet, bien décalé l'inévitable Touati, se retrouve seul face à Mandanda, mais l'homme au six buts en équipe de France butte sur l'ancien havrais. Quatre minutes plus tard, André Ayew s'amuse dans la défense francilienne et centre pour Valbuena, tout seul au second poteau et dont la reprise de volée trouve le petit filet de Gorgelin. Matthieu Bodmer aurait fait mieux. Cela aura tout de même suffi pour que les supporters marseillais gueulent des "Olé" à chaque fois que Diawara et Fanni se font des passes, sans qu'aucun attaquant du 18e de National ne viennent les presser. Dans la minute suivante, l'entreprenant Beziouen est remplacé par le lointain cousin de Seydou Doumbia, et Steve Marlet sort aussi. On bétonne, et on espère ne pas s'en prendre trop. Un peu plus tard, Laurent Gagnier, ancien finaliste de la compétition avec Sedan rentre aussi en jeu. Aucun jeu de mot moisi ne sera fait avec son nom. Mais voila, cet effet n'aura duré que vingt minutes, le temps que le coup-franc d'André Ayew dépasse un peu trop facilement le mur et transperce Gorgelin. Dans les tribunes, on entend déjà des "Et 1, et 2, et 3-0", du grand art. Mais histoire de pourrir leur trip, Benoit Cheyrou plante une mine des 20 mètres trois minutes plus tard, un mal pour un bien. A la 92e, Jordan Ayew finira le spectacle dans la passivité des jambes audoniennes. 

Et voila, on aura eu le droit à la valise, certes imméritée pour les joueurs de Saint-Ouen qui auraient pu (du ?) marquer et qui ont surtout vécu une fin de match catastrophique. Il était temps que cela s'arrête. Les supporters marseillais exultent eux, histoire d'oublier qu'ils viennent de battre une équipe qui est plus proche de la CFA que de la Ligue 2 ...

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