La plupart des meneurs de la très attendue génération 1987 commencent à se faire un nom dans le monde du football : Karim Benzema est désormais titulaire au Real Madrid, Hatem Ben Arfa fait son trou à Newcastle, Jeremy Menez a (enfin) du temps de jeu au PSG, Loic Remy cartonne à l'OM ... Tous sauf celui qui est considéré comme le plus talentueux d'entre eux : Samir Nasri. Lui qui a quitté Arsenal cet été pour rejoindre Manchester City en s'expliquant par la volonté de gagner des titres n'est plus que l'ombre de lui-même, si bien que même sa place en équipe nationale est remise en question.
Le natif de Marseille avait pourtant véritablement explosé la saison dernière sous le maillot des Gunners. Avec 45 rencontres pour 15 buts et 5 passes décisives toutes compétitions confondues, Nasri avait enfin réussi à faire taire toutes les critiques sur son niveau de jeu. Nommé pour les titres de meilleur joueur et meilleur jeune de la saison de Premier League, et finalement dans l'équipe type du championnat, la France pensait enfin avoir trouvé en lui un nouveau meneur de jeu. Preuve en est, il y a un peu plus d'un an, l'ancien marseillais était élu joueur français de l'année par la rédaction de France Football, en devançant Florent Malouda et Hugo Lloris. Avec le départ rapidement acquis de Cesc Fabregas vers le FC Barcelone, le Français était appelé à jouer un rôle encore plus important dans l'effectif londonien. Mais au mois d’août 2011, coup de tonnerre à l'Emirates Stadium quand, après plusieurs semaines de négociations parfois houleuses avec son club, Nasri quitte son cocon londonien pour le bouillant Manchester City, un contrat de quatre ans et onze millions d'euros annuels faisant de lui le joueur français le mieux payé de l'histoire. Quatre jours après son arrivée sur les côtes de la mer anglo-irlandaise, il ne tarde pas à se faire remarquer lors d'une éclatante victoire contre Tottenham, en délivrant trois passes décisives. Mais depuis quelques mois, le gamin des quartiers nord de Marseille est fantomatique. Simple baisse de forme ou mal plus profond ? Le cas Nasri est très complexe.
Barré par de nombreux joueurs (Barry, Milner, Johnson, Silva, Touré ...) dans le milieu de terrain saturé des Citizens et surtout incapable de faire face à la concurrence, les 28M d'euros pour un joueur pas au niveau et peu impliqué font jaser dans les travées de l'Etihad Stadium. Preuve en est, sur Twitter, les critiquent fusent, notamment lors du derby perdu en coupe contre United, où nombreux étaient ceux à se demander qui entre l'ancien minot et Paul Scholes venait de rechausser les crampons après plusieurs mois d'inactivité. Et pour une fois, l'ancien marseillais avait été positionné dans son poste de prédilection, derrière l'attaquant et non pas sur le côté comme cela était souvent le cas ... Un supporter ajoutait juste après : "Je suppose que Nasri gagnera des choses rapidement avec City, mais il aura pris une toute petite part dans ces succès". Statistique effrayante révélée ces derniers jours : cette saison, son ratio but/match est inférieur à celui de Sébastien Squillaci, pour dire. Roberto Mancini, le coach des Citizens, reste lui perplexe "J'aimerais que Nasri joue mieux car il est vraiment un bon joueur". Le Français semble surtout bien incapable de venir menacer un David Silva éblouissant depuis le début de la saison (6 buts, 15 passes décisives) et même James Milner sur le côté gauche, ou même d'assurer leur intérim.
L'ancien marseillais a quoiqu'il arrive intérêt à retrouver son niveau de la saison précédente s'il veut bien figurer à l'Euro en fin d'année. Même s'il fera probablement partie de la liste de Laurent Blanc compte tenu de la confiance qui lui accorde le sélectionneur, la concurrence pour une place de titulaire se fait de plus en plus forte notamment vu la forme tenue par Yoann Cabaye, et dans une moindre mesure Hatem Ben Arfa, du côté de Newcastle. Surtout, son manque d'implication en sélection qui lui a longtemps été reproché pourrait refaire surface avec sa situation en club, sur RTL, Raymond Domenech déclarait que Nasri avait "besoin d'arrêter de discuter, de parler des uns des autres et de se remettre sur le terrain, de travailler, montrer que c'est un grand joueur". Il lui manque encore l'étincelle qui pourrait faire de lui un grand champion, un dribble, un tir ou une passe qui change toute la physionomie d'une rencontre, que son niveau de jeu transcende son attitude. La génération 87 commence à faire son trou, à Samir Nasri de ne pas louper le train en marche et de venir grossir la sélections des éternels nouveaux Zidane, entre Sébastien Piocelle et Camel Meriem.
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