Si Newcastle a réalisé une bonne première partie de saison, c'est incontestablement grâce à ... Demba Ba. Avec 15 pions plantés depuis juillet, le franco-sénégalais a déjà sauvé les Magpies à plusieurs occasions. Cependant, un autre joueur fait beaucoup parler de lui sur les bords du Tyne : Hatem Ben Arfa. Débarqué à Saint James Park il y a un an et demi, le natif de Clamart joue pourtant sa première véritable saison en Premier League, la faute à un tacle assassin de Nigel de Jong en octobre 2010. Alors qu'en France il était surtout connu pour ses frasques sur et en dehors du terrain, HBA se tient tranquille depuis son arrivée en Angleterre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Alan Pardew, le technicien anglais de Newcastle, joue un rôle fondamental dans cette transformation.
"Il me rappelle Cristiano Ronaldo"
Il y a une semaine, Ben Arfa a mis le feu à Youtube grâce à son but en coupe d'Angleterre contre Blackburn. Un slalom à la Leo Messi dans la défense des Rovers, six adversaire effacés et une roulette avant de marquer le but de l'égalisation des Magpies. Et pour couronner le tout, Newcastle l'emportera dans une rencontre pourtant mal engagées. Mais les fulgurances d'HBA sur le terrain, la Ligue 1 les connait à raison de deux ou trois par saisons, et surtout contrebalancées par un grand nombre de performances désastreuses.Alan Pardew l'a bien compris. Quand son poulain connait une baisse de forme ou ne se donne pas pleinement, il n'hésite pas à le laisser 90 minutes sur le banc. Il ne cesse par ailleurs de faire revenir sur terre son meneur français à coup de déclarations fracassantes dans les médias. Encore récemment en conférence de presse, il déclarait "Je lui demande de l'implication dans ce rôle de numéro 10. Le garçon a du talent, il suffit de le voir balle au pied. Mais il doit comprendre qu'il doit faire plus d'efforts à ce poste". L'ancien milieu de Crystal Palace arrivé dans le Nord de l'Angleterre en décembre 2010 n'hésite d'ailleurs pas à le comparer à Cristiano Ronaldo et Eric Cantonna pendant leurs premières saisons. Ces déclarations à la fois élogieuses et réclamant plus d'implication de la part d'HBA, on les avait toutefois également entendu dans la bouche de Didier Deschamps lors de la saison 2009-2010. La seule différence, c'est que Pardew, lui, a enfin donné un rôle clair et précis à l'ancien marseillais.
Un nouveau meneur de jeu
Hatem Ben Arfa s'est enfin fixé à un poste. Habitué, pendant ses années dans l'hexagone, à être baladés d'un côté à l'autre de l'attaque, le gamin de Clamart joue désormais numéro 10 et forme avec Yoann Cabaye, un des duo les plus performants de la Premier League, sur un modèle barcelonais à la Xavi-Iniesta. Lors de ses premiers mois avec les pros de l'OL, Ben Arfa était considéré comme le possible successeur de Florent Malouda sur le côté gauche de l'attaque, avant d'être replacé à plusieurs occasions en soutien de l'attaquant. A Marseille, Eric Gerets comptait le fixer à ce poste de soutien de l'attaquant, mais Ben Arfa n'est alors probablement pas assez mur et ses dribbles rapidement éclipsés par ses clashs répétés avec ses coéquipiers. Avec l'arrivée de Didier Deschamps, la place d'HBA était plus sur le côté, voir sur le banc. Comme pour quitter Lyon, c'est sur un divorce difficile que l'international français quitte la Cannebière en prêt. Et s'il se blesse rapidement à Newcastle, Pardew arrivé trois mois plus tard, sans avoir eu l'occasion de le voir jouer sous les couleurs noires et blanches, fait le forcing pour lever l'option d'achat dès le mois de janvier ... A coup sur, le natif de Wimbledon compte sur le français pour refaire des Magpies un club phare du football anglais. Le projet d'Alan Pardew passe clairement par Ben Arfa, et il décide depuis le début de la saison de lui faire confiance en tant que numéro 10 de cette équipe, rôle où sa vitesse et des dribbles sont indispensables, tout comme l'implication dans un collectif qui lui ont pendant longtemps fait défaut.
L'Euro en ligne de mire
Mois d’août 2010, tous les projecteurs sont alors braqués sur l'Ullevaal Stadion d'Oslo, pour le premier match de Laurent Blanc à la tête de l'équipe de France, deux mois après le mondial sud-africain. Pour sa première sélection depuis près de deux ans, HBA inscrit l'unique but français d'une défaite 2 à 1. Depuis ce jour, le compteur de l'ancien lyonnais en Bleu est resté bloqué à huit matchs pour deux buts, et n'a pas pu suivre l'éclosion de ses potes Samir Nasri et Karim Benzema. Évincé au dernier moment des sélections de Domenech pour l'Euro 2008 et la Coupe du Monde 2010, Ben Arfa n'a encore jamais disputé de grande compétition internationale, et dans cette équipe de France en pleine reconstruction, il pourrait bien avoir un rôle à jouer, surtout à un poste ou personne ne fait encore l'unanimité. Avec Yoann Cabaye, l'association de la "French Touch" de Newcastle pourrait faire des malheurs en Pologne et en Ukraine. Quoiqu'il arrive, Ben Arfa a clairement "un truc en plus" qui pourrait dynamiter les matchs d'une équipe de France stéréotypée et ennuyante. S'il parvient à être une pièce maîtresse du système de Pardew, il sera surement dans les 23 pour la compétition. Conquérir l'Angleterre pour mieux séduire (enfin) la France, tel sera la mission de Ben Arfa dans les mois qui suivent. 2012, année HBA ?
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