Pas grand monde ne les attendait là ... Mais pourtant, alors qu'ils entament le sprint final, les héraultais font plus que résister à l'ogre parisien qu'ils devancent à la différence de buts. Les hommes de René Girard pourraient bien créer l'ultime surprise de cette Ligue 1 2011-2012, une de plus. Contrairement à ce que prétendent certains joueurs de la Paillade, le petit poucet de la Mosson jouit d'une côte de popularité impressionnante (et étonnante) dans le monde du football.
C'est systématique : quand le petit doit affronter le gros, s'il n'a pas la faveur des pronostics, il a le soutien de l'opinion. Alors quand en face de Montpellier se dresse l'immense Paris Saint-Germain, ses stars et ses millions, les jeunes sudistes ne peuvent qu'attirer la sympathie. Ce syndrome du "David contre Goliath" ajouté à la réputation du PSG ne peut faire que les opérations de la bande à René Girard dans son opération séduction de la planète football.
Et alors que le club de la Capitale traîne derrière lui une mauvaise réputation, celle des contre-performances, de la violence, et curieusement désormais celle de ses millions, Montpellier parait immaculé face à tant de motifs de désaffection. C'est un peu le petit jeune qui se rebelle face au monstre sacré du championnat, l'insouciant contre le prétentieux. Un peu de fraîcheur dans ce monde de brut ...
Pendant que le PSG faisait bondir le marché des transferts l'été dernier avec près de 100M d'euros dépensés, l'administration héraultaise bouclait pour sa part un budget "modeste" de 35M ... Et face à l'arrivé de Pastore, Menez et autres Gameiro, la cellule transfert montpeliéraine pouvait rougir. Avec la seule vente d'Emir Spahic au FC Séville, c'est un mercato relativement calme qui s'est déroulé avec deux arrivées d'importance, celles d'Henri Bedimo, relégué avec le RC Lens, et de Vittorino Hilton, à la ramasse du côté de Marseille.
Le gros coup, Montpellier l'a réalisé la saison précédente. Après un étonnant retour parmi l'élite, les héraultais connaissent une saison plus difficile qui les voit terminer dans le bas du ventre mou de la Ligue 1. Mais les dirigeants ont eu le nez creux en s'offrant les services d'Olivier Giroud, révélation en Ligue 2 qui confirme son statut de buteur dans l'élite avec 12 réalisations. Cette saison, le natif de Chambéry en est déjà à 18, et n'est pas directement impliqué que sur 9 buts de son club. Avec sa gueule de gendre idéal, son état d'esprit hors-norme et son profil atypique, Giroud ne peut que plaire.
Résumer l'équipe héraultaise à ce seul joueur serait une grave faute tant le travail de formation de la Paillade a porté ses fruits. Alors que côté parisien, seul Mamadou Sakho est parvenu à faire son trou, ils sont au moins six à Montpellier, à faire souffler ce nouveau vent de fraîcheur sur le championnat de France : Mapou Yanga Mbiwa, Abdelamid El Kaoutari, Benjamin Stambouli, Younes Belhanda, Rémi Cabella et Karim Aït-Fana. Quand on connait l'amour du public pour la formation de joueurs du terroirs, Montpellier y gagne encore en popularité. Mais quand sera t'il quand les gros d'Europe feront les yeux doux à ces talents ?
Mais le MHSC, ce n'est pas seulement un groupe de joueurs et un staff, mais aussi un président à forte gueule, Louis Nicollin. Drôle pour certains, tête de con pour d'autres, "Loulou" ne laisse pas indifférent. Derrière son obésité et sa vulgarité beauf, il est l'homme de ce club, devenu président il y a bientôt 40 ans, il a tout connu, des succès (une troisième place en 1988, une Coupe de France en 1990) aux descentes (5 saisons en Ligue 2 à partir de 2004), tout en restant derrière ses joueurs. Autant dire qu'il est facile pour ces derniers de s'épanouir quand le président prend toute la pression médiatique.
Le club familial face au géant du pétrole, la province contre la capitale, le jeune contre le friqué, le club à la française contre le qatari ... Les symboles de la lutte de cette fin de Ligue 1 sont implacables, et le capital sympathie du MHSC ne pourrait être plus élevé dans le monde du football.
Le club familial face au géant du pétrole, la province contre la capitale, le jeune contre le friqué, le club à la française contre le qatari ... Les symboles de la lutte de cette fin de Ligue 1 sont implacables, et le capital sympathie du MHSC ne pourrait être plus élevé dans le monde du football.
Très bon article ;-)
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