On avait signalé dans le précédent message le match piège qui attendait le Wisla ce lundi sur le terrain du GKS Piast Gliwice, club qui restait sur 3 victoires consécutives en championnat. On avait également insisté sur le manque d'efficacité offensive du club et sur ses lacunes défensives. Hier, l'Etoile Blanche a non seulement perdu un nouveau match (2-0), mais aussi son entraîneur. Analyse de la crise.
UNE DEFAITE DE TROP
La
3ème en 6 matchs. Vous me direz, même dans le championnat français, ce
n'est pas une raison pour se débarrasser immédiatement d'un entraîneur.
Oui, mais au Wisla, la relation entre entraîneur et dirigeants est
depuis plusieurs années très particulière.
3 ENTRAINEURS EN 2 ANS
En
2010 arrive du championnat hollandais, et plus précisément du NAC
Breda, Robert Maaskant. Après des débuts difficiles, il parviendra à
faire du Wisla la meilleure équipe de la seconde partie de saison, au
point de lui offrir son 13ème titre de champion de Pologne.
L'équipe
est qualifiée pour la prestigieuse Ligue des Champions, et compte dans
ses rangs des joueurs clés, arrivés grâce aux relations de Robert
Maaskant, encore présents aujourd'hui, à savoir Maor Melikson, véritable
animateur offensif de l'équipe, et l’indéboulonnable Sergei Pareiko,
gardien estonien bien connu de Christian Jeanpierre (cf. le dernier
match France-Estonie).
Le
Wisla passe sans encombre les deuxième et troisième tours
qualificatifs, d'abord contre le club de la ville de Riga puis le club
Bulgare du Litox Lovetch. Mais, après une victoire 1-0 sur sa pelouse,
l'Etoile Blanche sombre 3-1 face à l'APOEL Nicosie en match retour des
barrages (ça ne vous rappelle pas un certain club français ?). Il est
important de rappeler qu'il s'agissait tout de même d'un club de l'APOEL
qui, après avoir fini 1er de son groupe de poules devant le Zenith
Saint Pétersbourg et Porto, ira jusqu'en quarts de finale de la
compétition !
(Maor Melikson à la lutte avec un défenseur de l'APOEL)
Mais
c'est bien à partir de ce match là que débute la longue perte de
vitesse du Wisla. Dans la foulée de cette défaite en barrage de la Ligue
des Champions, le club perd et se perd dans le au combien important
derby face au KS Cracovie, ce qui n'était pas arrivé depuis 28 ans !
Dès le lendemain, le 7 novembre 2011, Robert Maaskant quitte le club, le laissant tout de même champion en titre de Pologne.
La
relève sera assurée par un pur produit de la maison, l'entraîneur de
l'équipe réserve, Kazimierz Maskal. Il n'arrivera jamais vraiment à
faire repartir une machine enraillée de manière plus profonde que
prévue, et il sera remplacé dès le mois de mars 2012 par Michal
Probierz, encore un polonais, débarquant de l'Aris Salonique (Grèce).
Là
encore, le réveil n'aura jamais vraiment lieu, et le club finira la
saison à la 7ème place, loin, très loin de la performance qui avait été
la sienne la saison précédente.
DES PISTES D'EXPLICATIONS ?
16.
C'est le nombre de joueurs qui ont quitté le club depuis le titre de
champion obtenu en 2011 (on notera parmi eux notamment les deux
attaquants internationaux polonais Pawel Brozek et Maciej Zurawski (à la
retraire depuis)). Il est clair que le club s'est renouvelé, mais de
bons joueurs ont trouvé leur place depuis, le meilleur exemple étant la
paire offensive formée par Melikson et Genkov.
3
entraîneurs en 2 ans, un manque de stabilité ? C'est le second argument
qui apparaît pour expliquer cette période de moins bien qui dure depuis
maintenant un an et demi.
Et
Michal Probierz, dans cette histoire ? Depuis le début de saison, il
n'a pas une seule fois aligné la même équipe d'un match sur l'autre. Dès
sa prise de fonction en mars 2012, de bons joueurs comme Dudu Biton ou
encore Patryk Malecki ont progressivement disparu de l'équipe. Ses choix
n'ont jamais vraiment payés, et l'on ne sait pas vraiment s'il est en
proie à de la sur-remise en question chronique, ce qui expliquerait tout
ces différents changements tactiques, ou s'il est aussi peu inspiré sur
son banc que ses joueurs sur le terrain. Attardons-nous plus longtemps
sur son cas.
3 CLUBS EN 2 ANS : NE SUPPORTE-T-IL PAS LES CRITIQUES ?
Michal
Probierz est un entraîneur qui, ces dernières saisons, a du à plusieurs
reprises enfiler le costume de "sauveur". Arrivé à Lodz (Pologne) alors
que le club était bon dernier en 2011, il parvient à lui éviter la
relégation. De même, à son arrivé à l'Aris Salonique (toujours en 2011),
il sort le club de la zone rouge et obtient même une victoire de
prestige contre le Panathinaïkos. C'est un fait, il a jusqu'à présent
toujours réussi à faire rebondir les clubs dans lesquels il arrivait.
Mais
dès qu'il est installé, tout semble s'arrêter, ne plus évoluer. An
janvier 2012, après un début de saison complet avec l'Aris Salonique
(j'entends prise en main du club avant le début de saison, prise de
parole concernant le recrutement, etc...), son bilan est de 3 victoires,
1 nul et 4 défaites en 7 matchs, et une qualification pour les
huitièmes de finale de la coupe de Grèce. Critiqué par la direction, il
choisit de claquer la porte.
Hier
soir, avec le Wisla, après un bilan de 2 victoires, 1 nul et 3 défaites
en championnat et une qualification en quart de finale de la Coupe
nationale (on s'étonnera de la similitude de situation avec celle ayant
précédé son départ de l'Aris Salonique), à nouveau critiqué, il a décidé
de partir. Peut être qu'un club en perdition au mois de mars fera appel
à lui, l'avenir nous le dira...
ET MAINTENANT ?
Ce
qui est flagrant, et navrant, c'est que l'analyse du match d'hier soir
est celle que l'on pouvait faire
avant même le début du match : un Wisla dominateur qui ne parvient pas à
concrétiser offensivement et qui concède deux buts témoignant d'une
fragilité et d'une passivité défensive consternante. Le premier sur une
erreur du gardien Pareiko digne des grands matchs d'Apoula Edel au
Paris-Saint-Germain, et le second sur un centre venu de la droite sur
lequel on ne peut que déplorer le manque d'agressivité défensive des
joueurs du Wisla (en particulier du nouveau défenseur Fredriksen (le
n°55), qui se replace en marchant devant le centreur alors qu'arrive
lancé dans son dos celui qui sera le second buteur du match ( W.
Kedziora). Au final, c'est une défaite contre un club promu qui n'avait
jamais jusqu'à présent battu l'Etoile Blanche.
Alors
maintenant, on attend de savoir qui aura la lourde de tâche de
reprendre le flambeau d'une équipe au combien historique et importante
dans le championnat de Pologne, une équipe qui ne peut pas se permettre
de jouer comme le fait actuellement. Le nouvel entraîneur apportera-t-il
la clé du succès dans sa poche ? On ne peut que l'espérer.
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