14 mars 2012

La Juventus en perte de vitesse

Après un début de saison abouti, la Vieille Dame n'y arrive plus. Le match nul de ce week-end face au Genoa, le 14ème au classement, vient clôturer une série de 4 matchs sans victoire. Alors qu'elle est toujours invaincue depuis le début l'exercice 2011/2012, toutes compétitions confondues (une série unique dans les championnats majeurs du Vieux Continent), la Juventus voit son principal rival pour le scudetto, le Milan AC, vaiqueur 3 buts à 1 ce dimanche sur la pelouse de Lecce, s'échapper avec quatre points d'avance. Même si la situation est loin d'être alarmante au vu des deux dernières saisons des bianconeri, l'équipe semble s'essouffler, devenant de moins en moins efficace offensivement. La Juventus a-t-elle vu trop gros trop tôt?



Un excellent début de saison

L’événement de ce début de saison italien, outre la descente aux enfers de l'Inter, c'est bien entendu le retour aux premiers plans de la Juventus. L'équipe piémontaise, avant la trêve hivernale, est seule en tête, invaincue et très impressionnante, après les deux revers consécutifs des deux dernières saisons. Il n'est plus tabou à Turin de parler de scudetto, les supporters sont comblés par leur équipe qui aligne des victoires de rang notamment face au Milan AC et à l'Inter. 


La réussite turinoise est l’œuvre d'Antonio Conte qui a bâti l'équipe autour du génie de Pirlo qui apporte LE plus qu'il manquait à l'équipe: des relances propres, des passes lumineuses grâce à sa technique et sa vista hors du commun. Mais ce succès est également à attribuer à d'autres: les anciens sont au meilleur de leur forme: Buffon, Barzagli, Marchisio ou encore Pepe. Bien sûr, l'apport des nouveaux joueurs comme Vucinic, Liechteiner et Vidal est considérable. 


Le tout se fait dans une atmosphère de vendetta, après le désastre de Calciopoli. Le président Agnelli contre-attaque après l’acquittement de la Juventus au procès civil et réclame des dommages et intérêts de pas moins de 400 millions d'euros à la fédération italienne de football (FIGC) et même à l'Inter. Enfin, la Juventus évolue depuis le début de saison dans son nouvel écrin du Juventus Stadium, un stade moderne digne d'une grande équipe européenne où l'ambiance électrique données par les tifosi galvanise les joueurs.



L'équipe aux 14 matchs nuls

Même si le début de saison de la Vieille Dame est quasi parfait, les spécialistes lui reprochent un manque de réalisme face aux buts adverses. Cette tendance va se confirmer après la trêve hivernale. L'équipe réalise des performances de très haut vol avec notamment des victoires contre l'AS Roma (3-0), contre l'Udinese (2-1) et le Milan AC en coupe d'Italie (2-1), mais à côté concède le nul face à des adversaires moins côtés: Cagliari, Sienne, Parme, Bologne et Gênes le dernier en date. 


L'équipe affiche dans chacun de ces matchs une absence criante de réalisme, se créant le gros des occasions sans les concrétiser. Conte essaye plusieurs schémas, teste tous les attaquants de son effectif, sans succès. Après une série de 4 matchs sans victoires, la Juventus compte désormais 4 longueurs de retard sur les rossoneri de Milan. Seuls points positifs, l'invincibilité préservée et une défense assez solide avec 17 buts encaissés soit la meilleure défense de Serie A. Contraste saisissant avec l'efficacité offensive: 39 buts marqués, très loin derrière le Milan AC et ses 55 buts.

La Juve accuse le coup et les dirigeants turinois suivent la mode actuelle de la Serie A (comme partout d'ailleurs): critiquer les décisions arbitrales, à juste titre parfois. Le club a même décidé après le match contre le Genoa, où l'arbitre Rizzoli a tout simplement refusé un but à Simone Pepe (hors-jeu) pourtant valable et a oublié de siffler un penalty dans les deux camps, de bouder les questions des journalistes et lance dans un communiqué officiel "pas de commentaires, les images parlent d'elles même".


Continuer la lutte pour le scudetto ou protéger sa deuxième place?

Il est vrai que la question semble précoce. Mais le quotidien sportif italien, la Gazzetta Dello Sport, l'a posé dans un sondage sur son site internet. A la question suivante "la Juventus doit-elle encore lutter pour le scudetto ou protéger sa deuxième place ?", les internautes répondent majoritairement en faveur de la deuxième proposition (59,5%). 


Toutefois les résultats du sondage sont à nuancer pour plusieurs raisons: la Gazzetta Dello Sport, basée à Milan est connu pour être un journal plutôt favorable aux clubs milanais (à l'instar de Tuttosport pour les clubs de Turin et du Corriere Dello Sport pour les clubs de Rome), les lecteurs et internautes sont donc peut-être plus représentatif des tifosi du Milan AC, qui rêvent d'un deuxième sacre consécutif, que de ceux de la Juventus, loin d'être résigné à l'idée de conquérir le scudetto.  Autre raison, l'écart n'est vraiment pas conséquent, seulement 4 points de différence entre les deux rivaux, à 12 journées de la clôture du championnat.

Oui mais néanmoins, la Juventus doit s'appliquer, tout en essayant de poursuivre le Milan AC, à conserver sa deuxième place. Elle ne doit pas perdre de vue cela, car la Lazio, le Napoli et l'Udinese ne sont pas loin derrière. Finir à la deuxième place, même si beaucoup de tifosi seraient déçus, resteraient une très bonne performance, après les déconvenues des dernières saisons.



La Juventus est donc en perte de vitesse mais pas morte puisqu'elle est toujours invaincue et qu'elle est deuxième de la Serie A, non loin derrière du Milan Ac. Mais il ne faut qu'elle se brûle les ailes en ne finissant pas sur le podium, car rappelons le, l'objectif du début de saison de la Vieille Dame est la Ligue des Champions. La Juventus a bien entendu les atouts pour finir premier et elle aura ses cartes à jouer d'ici la fin du championnat. 

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