17 avril 2012

Et le Sporting ?



"Nous sommes en 2012 après Jésus-Christ ; toute l'Europa League est occupée par les clubs espagnols ... Toute ? Non ! Car une équipe portugaise résiste encore et toujours à l'envahisseur ..." A l'heure où toute la presse s'enthousiasme sur les performances des clubs ibériques, le Sporting Portugal avance masquée, dans l'ombre des rivaux espagnols.

Ces derniers jours, si le Sporting Portugal a fait la une des journaux, ce n'est pas pour ses performances sportives mais pour une étrange affaire judiciaire. Sous fond de corruption, un des vices-présidents du club lisboète, Paulo Pereira Cristovao, a été mis en examen pour dénonciation calomnieuse. "Des perquisitions ont eu lieu jeudi au stade José Alvalade, conduites par le Ministère public et la Police judiciaire", a également indiqué dans un bref communiqué le club. Surtout, financièrement, ce dernier est déjà dans le rouge et cet ultime coup de boutoir pourrait bien remettre en question le soutien de plusieurs banques au portefeuille des verts et blancs. Le président Luis Godinho Lopes évoquait même il y a peu le fait de "ne pas recevoir la licence pour participer aux épreuves européennes la saison prochaine". Dans ce contexte, la demi-finale aller de jeudi contre l'Athletic Bilbao pourrait bien être un vrai bol d'air frais.

Malmenés pendant une grande partie de son quart de final retour l'opposant aux vaillant ukrainiens de Kharkiv, les Lions sont tout de même parvenus à se qualifier pour la première fois dans le dernier carré de la petite coupe d'Europe pour la première fois depuis 2005. Cette année là, l'équipe menée par José Peseiro s'était même offert une finale, perdue contre le CSKA Moscou ... Depuis, les verts et blancs avaient quelque peu disparus de la circulation. Une défaite au premier tour la saison suivante contre les modestes suédois d'Halmstads, un quart contre les Glasgow Rangers en 2008, puis un huitième contre le futur vainqueur l'Atletico Madrid en 2009 avant un nouvel échec contre les Rangers l'année dernière et le club de la capitale s'installait dans l'ombre des FC Porto, Benfica et autre Braga. Mais si ces trois dernières équipes avait surprise l'Europe la saison dernière, elles auront - à l'exception peut-être de Benfica - déçu lors de cette édition.

Au contraire, le Sporting lui, en même temps que l'indice UEFA lusitanien, s'est relancé. Après un premier tour compliqué face aux Danois de Nordsjaelland, les verts et blancs auront connu une phase de poule plutôt tranquille ponctuée d'un parcours parfait à domicile, notamment face à la Lazio Rome. Un seizième de finale à l'arraché contre le Legia Varsovie et surtout l'exploit contre Manchester City en huitièmes auront définitivement fait rentrer les Portugais parmi les outsiders de la compétition. L'Athletic Bilbao est prévenu : aucune équipe n'a encore réussi à prendre le moindre point sur la pelouse du stade José Alvalade. Les coéquipiers de Fernando Llorente ont toutefois le soutien des statistiques : le Sporting n'a plus battu d'équipe espagnol depuis 1994, c'était le Real Madrid grâce notamment à un but de son actuel entraîneur Ricardo Sà Pinto. Et pourtant, l'ancien attaquant du Standard Liège s'est assis pour la première fois sur un banc de touche en tant qu’entraîneur en février suite au licenciement de Domingos Paciencia, le même qui avait emmené Braga en finale de la compétition l'année dernière.

Après la qualification en Ukraine il y a deux semaines, l'attaquant néerlandais Ricky van Wolfswinkel évoquait "le talent individuel et collectif" de l'équipe ... La pépite batave, débarqué cette saison à Lisbonne après une saison pleine du côté d'Utrecht (23 buts toutes compétitions confondues), s'est déjà fait une place de choix dans le 11 titulaire avec 17 buts depuis le début de la saison, dont 3 en Europa League. Courtisé par plusieurs grands d'Europe comme Manchester United ou Tottenham, l'international néerlandais peut également s'appuyer sur un groupe de qualité. Aux côtés de joueurs passés dans des cadors du vieux continent comme Oguchi Onyewu (Milan AC), Emiliano Insua (Liverpool), Jeffren (Barcelone) ou Diego Capel (FC Séville) se distinguent des "joueurs de l'ombre" tel l'international hollandais Stijn Schaars, le virevoltant Marat Izmailov, l'éternel espoir brésilien Elias et surtout le meneur de jeu chilien Matias Fernandez. "On ressemble beaucoup aux équipes espagnoles dans notre approche" déclarait van Wolfswinkel, de quoi rivaliser avec elles et créer la surprise ?

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